Description
Pour notre deuxième concert de la Saison 2017-2018, nous avons chanté deux œuvres chorales intimes, deux confidences spirituelles chères aux cœurs de leurs compositeurs : la Messe pour double chœur a cappella de Frank Martin, et le Stabat Mater de Francis Poulenc.
La première, composée entre 1922 et 1924, fut jalousement gardée par son auteur à l’abri des regards et des critiques du public pendant 40 ans. Animé d’une foi profonde et désintéressée, Frank Martin considérait son ambitieux projet choral comme “une affaire entre Dieu et [lui]”. Ce n’est qu’au prix d’efforts répétés de chefs acharnés qu’elle est devenue depuis 1962 l’une des œuvres les plus représentées du compositeur suisse. Dans un total dénuement instrumental, la prière s’élève dans la dans la polyphonie lumineuse et complexe des huit voix qui s’entremêlent, se répondent, s’enrichissent mutuellement, évoquant tour à tour les mélismes du chant grégorien, et le contrepoint de Bach, dont Martin revendiquait l’héritage.
Rendant aussi hommage à la musique ancienne et au texte médiéval du Stabat Mater, Francis Poulenc dédia sa poignante composition à son ami Christian Bérard, décédé peu avant 1950. C’est donc aussi un secret de l’âme, un doux témoignage d’amitié, qui oscille entre une sombre douleur et des élans de tendresse, de joie et même de frivolité, que nous partagerons avec une soliste soprane superbe, et accompagnés du seul piano, dans une version sobre et intime de l’œuvre de Poulenc.